JBMT, a Parisien cultural blog wrote a review with a wonderful interpretation of THE KISS wallpaper. If you don’t speak French, it’s worth to google translate it :-). Merci beaucoup à Agathe Torres!

La psyché onirique de Boris Eldagsen

par

On s’est rendu au vernissage de la galerie Le petit espace il y a quelques jours pour être ébahi devant la beauté des clichés de Boris Eldagsen, à qui l’endroit consacre une exposition tout en délicatesse et esthétisme. 

Les clichés de Boris Eldagsen sont tout en onirisme. Lumières crues, mais pourtant teintées de fumée, jeu du masqué et du visible, ombres et lumières… Le photographe demande à son spectateur de s’interroger : qu’est-ce qui est visible ? qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce que révèle l’obscurité et qu’est-ce qu’obstrue la lumière ? Boris Eldagsen, à travers ses clichés, tente de déjouer nos sens et nos perceptions pour nous amener à une réflexion plus profonde sur l’invisible, ce que l’on ne voit et pourtant qui existe, ce que ne révèle pas la lumière mais qui est matière mystérieuse ; ce qui est aveuglé à nos sens limités. On est à la porte du divin, de l’absolu. 

« Je commence toujours par la lumière » me dira-t-il, et cela se ressent. Les clichés ont l’air très travaillés, et en même temps, ils dégagent ce mysticisme flou qui a toujours l’air propre au génie, à l’instantané. L’artiste révèle et soustrait à la vision par son art où « la matière est la lumière ». Les contrastes de couleurs sont vifs et parfois inattendus. Les figures sont souvent fantomatiques, alors même qu’elles sont révélées par la lumière : c’est toute la contradiction qu’apportent les différentes factures, textures qui s’entremêlent habillement sous nos yeux.

Une véritable poésie se dégage des clichés de la bien nommée The Poems – How to disappear completely. On est bercé par la douceur des expressions, des gestes, ceux de la fumée, de la lumière qui nous envoûte.  

Ce baiser, en immense sur le mur, qui nous happe à notre entrée et n’a de cesse d’exciter notre regard, ce baiser si enivrant et si doux en même temps, qui se situe quelque part entre Klimt et un vieux film en noir et blanc, qui masque et qui découvre, c’est un peu comme la synthèse du travail de l’artiste. La construction en est parfaite : les éclats de lumière, comme les reflets que font les phares la nuit sur un pare brise pluvieux, protège l’intimité des amants, et donne toute sa délicatesse à la photo, alors que la main en suspens de la jeune femme sonne comme une invitation et un abandon à la fois. Alors, posé ou pris sur le vif ? L’artiste ne le dira pas.